Le Nord 3.202 fut développé pour satisfaire aux besoins de l’ALAT (Aviation légère de l’armée de terre) d’un avion école plus moderne et plus complexe que les monoplans préalablement utilisés, du genre Piper « Cub » ou assimilés. Conçu par Nord Aviation vers la fin des années 1950, cet appareil était prévu pour être motorisé par un moteur à quatre cylindres en ligne Potez 4 D 34 à compresseur d’une puissance maximale ,de 260 chevaux, équipé d’une hélice Ratier, bipale à calage variable.
Mis en service en 1959, ce Nord 3202 aurait parfaitement convenu aux besoins de l’ALAT si son moteur, un peu trop poussé pour un quatre cylindres en ligne, n’avait pas vibré au point de créér des ruptures d’hélice aptes à se terminer par des pertes de l’avion incriminé et de son équipage. Les hélices furent donc remplacées, vers le milieu des années 1960, par des tripales de marque « Fenwick Aviation » construites en fait par « Hartzell ». A partir de là, moyennant certaines précautions, l’appareil put être utilisé, en plus de sa fonction principale, l’école de base, pour le perfectionnement (voltige et vol aux instruments) et même pour la voltige de haut niveau, ce qui l’amena à prendre part aux championnats du monde de voltige aérienne de Bratislava, puis de Moscou, après certaines modification relativement importantes.
Le Nord 3.202 de notre Amicale est l’un des appareils de base issus de l’école de Dax, donc biplace. Suffisamment puissant pour un appareil primitivement destiné à l’école, même en n’utilisant jamais le puissance maximale (afin de ménager un moteur toujours un peu délicat). Il est capable d’une vitesse maximale de 230 kilomètres à l’heure et de voler en croisière à 190 kilomètres à l’heure, ce qui est finalement honorable pour un appareil de cette puissance pesant quelque 915 kilogrammes à vide, pour 1.220 en charge .
Sur le plan du pilotage, si les ailerons peuvent paraître quelque peu surcompensés, surtout en statique, l’ensemble est suffisamment homogène pour permettre un excellent agrément à tout pilote désireux de se cantonner dans les évolutions dites classiques. En voltige, pourtant, on peut noter une nette tendance au « buffeting » en accélération, ce qui tend à légèrement compliquer les figures effectuées dans le plan vertical, du genre boucle, rétablissement ou retournement.
Quoi qu’il en soit, notre N 3202 est suffisamment typé pour mériter pleinement sa place au sein de notre collection.
J.P.Lafille.